L’information : Passage du papier au Web First

Parlons des interneteurs

L’information : Passage du papier au Web First

La presse papier est en pleine crise depuis quelques années. Ce support n’est plus adapté à la vitesse de l’information, à la consommation de l’information et aux budgets des rédactions, car oui l’imprimerie, ça coûte cher !

A vouloir protéger le papier à tout prix, la presse francophone a pêché par le déficit d’innovation. Si elle n’a pas anticipé l’ère du numérique, aujourd’hui, elle exploite difficilement les gisements des nouvelles technologies et se fait vite dépasser par les autres médias qui, eux, ont pris le virage digital et y ont vu les opportunités offertes par Internet.

On remarque aujourd’hui que les français lisent de plus en plus la presse numérique. Tandis que la presse papier connait de nombreuses difficultés : baisse de vente, baisse des recettes publicitaires…

D’après Audipresse 33,9 millions de personnes lisent chaque jour au moins un titre de presse : 42% au moins un quotidien et 50% un magazine (les Français lisent en moyenne 6,1 titres différents.)

On remarque également que les gens connectés possédant un ordinateur, une tablette, un smartphone ou les trois à la fois ne lisent pas moins la presse, au contraire.

Nicolas Cour, Directeur Général d’Audipresse dit qu’ils lisent un nombre de titre supérieur à la moyenne.

En effet, 58,4% des Français consultent au minimum un site Internet, mobile ou application de presse.

Audipresse précise que l’apport d’audience des lectures numériques, pour une marque presse, est de 38 %.

Le papier domine encore avec pour une marque de presse 57% de lecteurs exclusifs contre 22% sur Internet.

Depuis 2013 les audiences papier de la presse sont en retrait de 3%.

Nous pouvons donc dresser ce constat : l’information intéresse toujours, mais les supports deviennent de plus en plus obsolètes.

Prenons l’exemple de la jeune génération (la génération de demain). On dit bien trop souvent qu’elle est peu intéressée par les actualités et par l’information or c’est tout l’inverse.

Cette génération ultra-connectée est submergée par les informations à la télé, radio, dans le journal, sur le web et via les réseaux sociaux… Elle a donc appris a faire le tri !

Selon Médiamétrie, les jeunes vivent dans des foyers suréquipés en écrans (6,4 en moyenne — télés, ordinateurs, tablettes, smartphones…).

Les médias traditionnels n’ont plus la confiance de la jeune génération comme l’indique le magazine Phosphore : 79 % des 15–25 ans y affirmaient que « ce que disent les grands médias est incomplet, orienté ou accentué ».

Radio le matin, quotidiens autour d’un café et grand messe du JT de 20h, cette traditionnelle manière de s’informer est révolue avec l’arrivée du numérique. Le digital pousse les médias à innover et à se développer.

Avant, les heures de grandes écoutes étaient le 6–9h à la radio et le JT de 20h. Maintenant l’information c’est où on veut, quand on veut ! Michaël Fromentoux, en charge du développement numérique et Olivier Bonsart, Président de 20 Minutes constatent que 50 % de leurs consultations sur smartphones et tablettes ont lieu entre 23h30 et 2h00 du matin.

De nombreux médias traditionnels décident de passer en Web First, ce qui signifie qu’ils situent leurs sites web, applications, réseaux sociaux avant leur support papier. Cette nouvelle stratégie leur permet de ne pas connaître de grosses pertes d’audiences voire gagner de nouveaux lecteurs.

C’est le pari qu’a pris le Parisien en passant en Web First.

En 2014, le Parisien a fait d’Internet une priorité dans l’ordre de publication des articles produits par la rédaction avant le journal papier. L’objectif du support était de gagner 25 000 abonnés en deux ans et de rajeunir l’audience.

Le Directeur Général du Parisien Jean Hornain a trouvé les tests « très satisfaisants » car un visiteur sur deux du Parisien.fr a moins de 35 ans.

Le site internet permet aussi de développer la proximité en proposant de l’information plus locale, c’est d’ailleurs une des principales motivations d’achat du support papier. Le projet va réunir 130 journalistes sur un total de 300 pour proposer des articles gratuits et payants sur le site internet. Le titre a réussi a « amortir » la perte de ses lecteurs papiers en proposant cette expérience digitales aux internautes.

Pour aller toujours plus loin, le Parisien propose un compte Snapchat, très malin pour toucher les plus jeunes, très bien pensé.

Grâce à ce réseau social, le Parisien est très proche de ses lecteurs, leur propose des « Unes » en avant-première, les informations principales en rubriques sous forme de photo, des vidéos coulisses exclusives…

L’enjeu est de créer un format conversationnel car les abonnés au compte peuvent répondre aux photos et commenter les snaps directement. Surtout que les communautés sur Snapchat sont considérées comme plus « bienveillantes » que sur les autres réseaux sociaux.

On retrouve ce phénomène avec le récent changement d’émission de Yann Barthès qui a changé d’émission et de chaîne (passant du Petit Journal à Quotidien) sans perdre d’audience, car ceux qui le suivent ne sont pas attachés à la chaîne mais à la personne et à la relation qu’il a réussi à créer avec eux.

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