Le GROS problème des MINIatures.

Parlons des interneteurs

Le GROS problème des MINIatures.

Vous voyez ces deux miniatures ? 

À votre avis, combien les artistes / graphistes les ont vendus aux créateurs ?

Réponse : entre 10 et 30€, l’unité.

Pourquoi si peu, me direz-vous ?
Ce sont quand même des créations uniques, originales qui demandent du temps et des connaissances ainsi qu’une réactivité à toute épreuve.

La réponse tient en quelques mots. Ce ne sont « QUE » des miniatures Youtube.
(C’est-à-dire l’image qu’on voit avant de cliquer sur la vidéo pour en découvrir le contenu).

C’est la porte d’entrée de la vidéo en quelque sorte.


La miniature répond à plusieurs objectifs : 

  • être compréhensible et lisible ;
  • expliquer le contenu de la vidéo ;
  • donner envie de visionner la vidéo en question. 

Terminée donc l’époque des grosses flèches rouges et des bouches en « O ». Nous sommes entrés dans une toute nouvelle ère du “miniature game”. 

Je vous propose d’analyser ce monde merveilleux des miniatures Youtube et de cette évolution en nous posant les questions : où se dirige-t-on et quels excès / limites atteignons-nous ? 

Uniformisation des miniatures = perte de différenciation et d’identification

Depuis quelques mois, nous sommes submergés de miniatures qui se ressemblent de plus en plus. À tel point que lorsque je vois ces miniatures, je n’arrive même plus à distinguer quel créateur se trouve derrière, quel contenu va être proposé, etc.

Cette uniformisation est le résultat de la professionnalisation des jeunes miniamakers et du cassage de prix pratiqué grâce, notamment, à des plateformes de mise en relation comme fiver ou autre.

La qualité augmente, les prix descendent.

Des créateurs qui font des millions de vues vont payer un graphiste 10€ pour une miniature qui va augmenter son taux de clic de 20-30%.

Dans ce marché très compliqué, les miniamakers doivent devenir meilleurs, plus rapides et moins chers. Et au final, la majorité proposent des mêmes créations avec des mêmes styles qui peuvent aussi bien convenir à des “Pierre Croce” comme à des “Inoxtag”.

C’est assez dommageable car pour moi, chaque créateur a son style, sa personnalité. Et cela ne se retranscrit plus sur les miniatures.

Lorsqu’on scroll sur Youtube, on n’arrive presque plus à différencier à qui appartient chaque miniature / contenu. 

Il serait intéressant, à mon sens, que les “gros” créateurs de contenus engagent des graphistes pour leur chaîne et leurs projets et ainsi établir une direction artistique propre qui permettent au spectateur en un coup d’œil de voir qu’il s’agisse d’eux. 

C’est ce qui est fait, mais pas de manière aussi étendue de ce qu’on pourrait imaginer. Surtout pour certaines personnalités importantes qui préfèrent fonctionner avec des indépendants / freelances. 

Un écart écrasant entre les gros et les petits. 

Cette diminution des tarifs et cette sur-professionnalisation des jeunes talents graphistes avait pour but de permettre à des “petits” créateurs de rivaliser sur le jeu des miniatures avec les piliers du secteur.

Au final, ça marche pour certains. 

Mais, force est de constater, l’écart se creuse toujours plus. Et les miniatures en première ligne.

On l’a vu avec la miniature de Squeezie sur le GP explorer qui a retourné Twitter.

Un travail d’orfèvre réalisé par @JonathanOgsto.

On le remarque aussi avec les sondages que réalisent certains créateurs pour demander l’avis à leurs communautés.

Cela permet de : 

  • teaser la vidéo en question
  • créer du lien et engager sa communauté 

Par exemple, McFly et Carlito posent régulièrement la question “quelle miniature préférez-vous ?”.

Est-ce que cela signifie qu’ils demandent au miniamaker 2 propositions rémunérées de base ? Ou que c’est le graphiste qui leur propose le choix ?

On remarque dans cet exemple que le travail demandé est quand même assez important, en termes de détourage, d’éclairage et de composition de l’image.

Alors certes, aujourd’hui, il existe de nombreux outils permettant cela. Mais, cela reste quand même du travail “supplémentaire” de la part du miniamaker.

Quel futur pour la miniature ? 

Véritable œuvre d’art, quasi éphémère, la miniature s’impose comme une véritable porte d’entrée au contenu.

D’elle dépend le nombre de clics et le revenu généré par la vidéo.

C’est donc un visuel très important pour le créateur.

Il doit être également adapté aux différents formats : 16/9 pour Youtube et 9/16 pour les stories et shorts.

En plus d’être esthétique, elle doit être stratégique et penser comme telle.

On l’a remarqué récemment avec le travail de Mr Beast qui a laissé volontairement un espace libre sur sa miniature pour que les créateurs des chaînes “reacts” puissent y rajouter leur visage. Cela augmente la visibilité de la vidéo en question, le nombre de clics et ainsi le revenu de Mr Beast.

La miniature ne peut pas être systématiquement réalisée par un freelance, payé aux rabais, non intégré dans la stratégie du créateur.

Un miniamakeur doit être complètement intégré au processus créatif et stratégique de ce dernier. 

Pour cela, travailler en équipe est primordial, de la genèse à la livraison et la diffusion. De plus, être salarié d’une boite de production ou d’un créateur permet à ce dernier de se bloquer les services de ce talent, qui ne peut pas travailler pour des concurrents, pour employer des termes guerriers.

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