Les medias traditionnels sont-ils encore des acteurs influents dans la formation d’opinion ?

Parlons des interneteurs

Les medias traditionnels sont-ils encore des acteurs influents dans la formation d’opinion ?

Avec l’ère du digitale et l’arrivée des nouveaux influenceurs, on peut se poser légitiment la question suivante : les médias sont-ils toujours des prescripteurs influents dans la formation des opinions ?

Les médias dits « traditionnels » sont-ils encore des « référents » pour les acteurs de la société française ?

Il y a encore quelques années, les médias étaient les leaders d’opinion principaux. On les surnommait le « quatrième pouvoir ». L’explosion de la connectivité digitale conjuguée à une prise de parole massive de nouveaux acteurs sur les médias sociaux a fondamentalement complexifié le rôle et l’influence des journalistes envers le reste de la société. Les frontières des champs éditoriaux ont considérablement bougé à tel point que les médias traditionnels peinent à trouver le bon curseur pour continuer à exercer leur essentielle mission d’information.

Le Syntec Conseil en Relations Publics, organisation professionnelle des agences de communication et Relation Publics, s’est posé cette question lors d’un débat en confrontant les visions et les expériences de journalistes, de communicants et d’experts du secteur de la presse.

Aude Baron, Rédactrice en Chef du Plus du Nouvel Observateur

Pour Aude Baron, Rédactrice en Chef du Plus du Nouvel Observateur l’écoute du public est indubitablement au coeur des préoccupations.

« La plateforme participative du Nouvel Observateur qui vient tout juste de souffler la bougie de sa 3ème année d’existence marquée par un indéniable succès d’audience. Pour elle, un média doit impérativement être capable d’intégrer les sujets qui intéressent le public plutôt que persister à vouloir mettre à la Une, des thèmes aux antipodes des préoccupations et des attentes des lecteurs. De même, Aude Baron insiste avec passion sur le fait qu’une démarche comme le Plus n’est pas antinomique ou concurrentielle des médias traditionnels.

C’est au contraire une formidable extension du champ éditorial avec des formats différents, des plumes différentes et des lignes éditoriales différentes.L’opposition que certains tracent, n’a pas lieu d’être selon elle. C’est plutôt la carte de la complémentarité qui prime. D’ailleurs, après 3 ans d’existence, le Plus n’a pas cannibalisé les espaces éditoriaux du Nouvel Observateur mais a au contraire enrichi la présence de la marque sur la Toile. Avec une exigence en revanche commune à tous : recouper l’information et s’assurer de la qualité des contenus. Seuls les angles journalistiques varient d’un média à l’autre pour permettre une plus grande représentativité de ceux qui s’expriment et ont des choses intéressantes à partager

Eric Scherer, directeur de la prospective de France Télévisions

Ce constat de la multiplicité de la parole est également endossé par Eric Scherer, directeur de la prospective de France Télévisions.

« Il ne fait plus aucun doute que le poids d’un édito s’est sérieusement amaigri auprès de l’opinion public qui s’informe à travers d’autres canaux, d’autres voix et en fonction d’attentes qui ne sont pas forcément le reflet du tempo journalistique. C’est d’ailleurs dans cet optique que France Télévisions teste un concept de JT à la demande disponible à tout moment, mis à jour en fonction des derniers événements, enrichi avec des reportages d’autres émissions et capable d’assurer un fil « live » de l’actualité. Avec pour le téléspectateur, la capacité de choisir l’information qu’il veut consommer. Pour Eric Scherer, l’analyse des données du lecteur/auditeur/ spectateur va devenir incontournable et pas seulement d’un point de vue marketing. Il a d’ailleurs évoqué l’exemple de la rédaction du New York Times qui intègre les données issues du site du quotidien pour affiner et adapter sa grille éditoriale. »

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