Emma CakeCup, Enjoy Phoenix, Tibo InShape, quelle est la stratégie d’influence du gouvernement ?

Parlons des interneteurs

Emma CakeCup, Enjoy Phoenix, Tibo InShape, quelle est la stratégie d’influence du gouvernement ?

Vous l’avez sans doute remarqué, depuis quelques mois le gouvernement en la personne de Gabriel Attal, a élaboré une stratégie de communication basée sur les « influenceurs » / créateurs de contenus. L’idée derrière tout ça : communiquer d’une manière « nouvelle » et surtout toucher une population plus jeune moins présente derrière les media traditionnels.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement tente cette stratégie, avec plus ou moins de réussite. On se rappelle très bien du pseudo bad buzz autour de la promotion du SNU avec Tibo InShape, Sundy Jules et Enzo.

Que ce soit sur des lives instagram, des émissions twitchs, sur Youtube, avec des participations à des radios libres, le porte parole tente d’innover et de faire évoluer la communication du gouvernement pour adapter le message et le contenu à la bonne cible.

@GabrielAttal

A noter quand même que certains pays travaillent avec des influenceurs, notamment depuis le début de la crise sanitaire, et cela est assez bien accepté. Comme par exemple au Canada.

La seule différence est que c’est visiblement plus les influenceurs qui ont eu envie d’aider le pays en mettant leurs réseaux sociaux à disposition, que l’inverse. En tout cas, dans un premier temps.

@emmaverdeyt

Travailler avec des influenceurs, bonne ou mauvaise idée ?

Depuis le 1er live instagram réalisé le 1er novembre dernier avec la créatrice de contenus Enjoy Phoenix (5M d’abonnés), le porte parole du gouvernement a partagé l’écran avec de nombreux influenceurs : l’ancienne Miss France Marine Lorphelin (887k d’abonnés), Tibo In Shape (4,3M d’abonnés), la chroniqueuse Agathe Auproux (836k d’abonnés), Emma Cake Cup (1,9M d’abonnés), Romy (1,6M d’abonnés) et très récemment Néo des chaînes Neo The One et Swan The Voice (784k d’abonnés).

Pour ces premiers lives, les commentaires ont été coupés par les influenceurs. Est-ce une demande du gouvernement ou l’initiative des influenceurs pour éviter quelques messages malveillants, nous ne le savons pas officiellement. Même si c’est sans doute dans le cahier des charges pour réaliser ce type de live.

Avec ces actions, près 1,5M d’abonnés ont été touchés par ces lives. (A prendre avec des pincettes, car ce n’est pas forcément 1,5 millions de personnes différentes).

Quels problèmes sont à souligner ?

La sélection des influenceurs

Sans citer de nom, certains influenceurs sélectionnés sont pas mal décriés par rapport à leurs réputations et à leurs comportements. Cela peut faire perdre beaucoup de crédibilité au message.

Les influenceurs ne sont pas des journalistes

Même si Gabriel Attal est très pédagogue dans ces lives, il a dans ces échanges, la connaissances, les questions et les réponses. Certains influenceurs posent quelques questions mais sans jamais relancer ou sans jamais creuser un sujet. Il a donc, à lui seul, le savoir, sans jamais être poussé dans son raisonnement. Cela est encore plus flagrant quand il fait des lives avec des jeunes créateurs.

Quels sont les avantages de ces relations influenceurs ?

Le choix des influenceurs est quand même assez malin, car c’est justement en parlant avec eux que le gouvernement va pouvoir faire passer des messages précis et répondre aux questions de leurs communautés.

En travaillant avec certains influenceurs qui sont plus ou moins décriés, peut permettre aussi de montrer que le gouvernement ne laisse personne sur le bord de la route et que chaque abonné compte. Même si pour certains, je pense qu’il aurait mieux fallu creuser un peu plus leurs profils avant de travailler avec eux…

Et maintenant ?

Gabriel Attal a dit qu’il souhaitait continuer cette opération avec d’autres influenceurs que ce soit en live ou en les invitant directement dans son quotidien. Affaire à suivre donc, même si nous avons déjà eu un aperçu récemment avec l’excellent Ludovic B :

Pour conclure, j’aimerais revenir sur le fond et la forme de ce type d’actions. Dans l’idée, je trouve cela très malin car ce type d’opération permet de faire passer des messages à une audience plus jeune sur des grandes thématiques. Et ça, c’est quand même assez remarquable.

Par contre, sur le fond et la forme, pendant l’heure de live, le côté humain reprend le dessus et des questions secondaires « popent » dans tous les sens : « quel est ton jeu vidéo préféré ? Tu connais Among Us, etc ». Même si ces échanges sont faits dans la bienveillance, je trouve parfois que, pour une audience jeune, il faut quand même faire attention à rester dans un discours officiel pour ne pas « duper » l’audience en étant proche d’eux.

Ces familiarités ne sont pas volontaires. Cela ajoute une bonne ambiance au live et une belle proximité. Mais il ne faut pas que l’audience touchée oublie que c’est un membre du gouvernement qui parle de manière « descendante » vers eux.

Si ce type d’opération continue, il faudra que l’audience reste vigilante et éveillée à ce type d’échanges.

Tags: , , , , , , , , ,

2 réponses

  1. […] nous en avons déjà un peu parlé dans un précédent article, je vous propose aujourd’hui de revenir sur l’histoire folle du featuring entre Mcfly […]

  2. […] Tiers de confiance et proches d’importantes audiences, les influenceurs jouent désormais, eux aussi un rôle important dans la guerre en […]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *