Comment reconnait-on un influenceur ?
En 2015, on dénombre en moyenne à chaque minute écoulée, 2,5 millions de posts Facebook, 277 000 tweets émis et 347 000 photos partagées sur Whatsapp.
Comment reconnaître parmi tous ces émetteurs qui sont des influenceurs potentiels ?
Il existe un nombre incalculable d’outils de détection d’influenceurs (Augure, Traackr, Spotter, Linkfluence) mais aucun ne ressort du lot pour de nombreuses raisons : Pas assez quantitatif, pas assez qualitatif…
En 2016, la recherche d’influenceur se fait encore de manière « manuelle » car avec de simples recherches, il est possible de trouver les influenceurs que l’on souhaite. Le fait de chercher soi-même permet également de découvrir de nouveaux visages, de nouvelles tendances, etc. La démarche est donc plus qualitative qu’en passant par un logiciel.
Les outils de détections sont portés quant à eux sur le quantitatif or l’influence ne peut être jugée que sur ces données quantitatives.
Le Huffington Post a mené l’expérience en créant un faux profil Twitter nommé « OEuf Post » pour savoir si la quantité permet de se forger une forte influence. Le résultat indique que tout le monde peut avoir un grand nombre d’abonnés, mais que l’influence reste moindre.
Le blogueur ne doit donc pas forcément avoir une grande audience pour avoir une forte influence mais avoir une audience très ciblée et très qualitative par rapport à la ligne éditoriale que le blogueur développe.
Pour Traackr, plateforme de marketing d’influence « l’influence signifie simplement que vous êtes reconnu en tant que leader d’opinion ou expert sur un sujet, que les gens veulent vous écouter et relayer vos idées lorsqu’il s’agit de ce sujet bien spécifique. L’influence est de manière inhérente, authentique, contextuelle et dans beaucoup de cas, géographique. »
Co-auteur du livre « Emotionnal Intelligence 2.0 » et président de TalentSmart, le Dr Travis Bradberry a déterminé neuf caractéristiques intrinsèques aux personnes dites influentes, les influenceurs :
1) lls pensent par eux-mêmes
Ils forment leur propre opinion en essayant ne pas êtres influencés par la tendance et par l’opinion publique.
2) Ils perturbent
Les personnes influentes ne sont jamais satisfaites du statu quo et ils n’ont pas peur de défier la sagesse conventionnelle pour améliorer les choses en posant beaucoup de questions pour ouvrir le débat.
3) Ils poussent à la conversation
Quand les gens influents parlent, les conversations se répandent comme des ondulations dans un étang. Et ces ondulations sont multidirectionnelles. Les influenceurs invitent tout le monde autour d’eux à explorer de nouvelles idées et de penser différemment au sujet de leur travail.
4) Ils exploitent leurs réseaux
Ils partagent des conseils et du savoir qui réunissent les gens afin de créer des communautés.
5) Ils se concentrent uniquement sur ce qui compte vraiment
Les personnes influentes ne sont pas distraites par des futilités. Elles ne parlent que quand elles ont quelque chose d’important à dire.
6) Ils acceptent la critique et les oppositions
Ils sont assez humbles pour savoir qu’ils ne savent pas tout et que quelqu’un d’autre pourrait voir quelque chose qu’ils ont manqué.
7) Ils sont proactifs
Les personnes influentes cherchent continuellement de nouveaux sujets à traiter. Ils sont donc les précurseurs du web en détectant les nouvelles tendances.
8) Ils prennent du recul
Les personnes influentes ne réagissent pas immédiatement et émotionnellement. Elles attendent. Elles pensent. Et puis elles offrent une réponse appropriée. Les personnes influentes savent comment les relations sont importantes, et elles ne laisseront pas une mauvaise réaction de leur part créer un badbuzz.
9) Ils croient
Les personnes influentes attendent toujours le meilleur. Elles croient en leur propre pouvoir de réaliser leurs rêves, et elles croient que les autres partagent ce même pouvoir. Elles croient fermement qu’une personne peut changer le monde.
Beaucoup préfèrent privilégier la quantité à la qualité. Or, il semble plus judicieux de travailler avec un influenceur possédant une faible communauté très ciblée dans son domaine d’activité plutôt que de collaborer avec un influenceur avec une grande audience mais pour qui son activité n’intéresse personne.
Devant la difficulté évidente de cerner avec justesse la qualité d’un influenceur, de grandes marques comme Coca-Cola, Adobe ou Phillips s’appuient sur une notion encore émergente mais probablement appelée à devenir un indicateur précieux dans les stratégies de communication :l’Influencer Relationship Management (IRM). En substance, l’idée est d’encore mieux concentrer ses efforts relationnels sur les influenceurs valables plutôt que s’égayer tous azimuts et s’illusionner avec des taux de reach certes à sept chiffres mais qui en soi ne veulent rien dire. Or, l’IRM démontre notamment qu’en moyenne 3% des influenceurs digitaux génèrent 90% de l’impact dans les conversations en ligne. On comprend désormais mieux pourquoi il est essentiel de ne pas se laisser abuser par certains « influenceurs » autoproclamés qui ont l’art fallacieux de faire du bruit et du vent … et rien d’autre !