Comment les influenceurs changent notre manière de communiquer ?
La manière de communiquer subit une profonde mutation et transformation. La publicité perd de plus en plus d’impact car elle est jugée trop valorisante et trop subjective par les français. Ils ont à la fois plus de moyens d’être des consommateurs avertis et pourtant moins de moyens de consommer largement, à cause de la crise économique notamment.
Les français ont de moins en moins de marques préférées et portent un regard plus critique sur la publicité. Un tiers des français se considère comme publiphobe alors qu’ils étaient seulement un quart il y a 15 ans. Ceci prouve que les français délaissent de plus en plus la publicité et les moyens et supports de communications classiques, mais pourquoi ?
Les reproches principaux sont la banalisation et l’envahissement.
A la fois quantitative et qualitative, il y a de plus en plus de publicité (affiches, écrans, publicités sauvages) que l’on peut trouver partout, chez soi, dans sa boite aux lettres, dans la rue, dans le bus, etc. La publicité est alors jugée de moins en moins distrayante et de moins en moins convaincante à cause de ce matraquage publicitaire.
Les professionnels du secteur de la communication doivent donc faire avec cette évolution et repenser leur manière de communiquer pour leur entreprise ou marque pour toucher leurs publics. Leurs cibles étaient clairement identifiées (magazine, chaine de télévision, etc) et il existait des règles à respecter pour réussir sa communication. Désormais, les agences de communications et les entreprises font face à une multitude d’interlocuteurs potentiels, aussi bien par leur nombre que par la variété de leurs profils. Les blogueurs, les créateurs de vidéos ou encore les journalistes digitaux ultra-spécialisés ont réussi à se constituer une audience et une crédibilité au sein de la sphère digitale qui leur confère aujourd’hui un pouvoir d’influence parfois supérieur à celui des médias de masse, et ce sur de nombreux sujets.
On les appelle : les influenceurs !
Une étude datant de juin 2015 réalisée par Augure, leader européen de l’Influencer Engagement révèle les nouvelles pratiques des professionnels du secteur du marketing et de la communication concernant le marketing d’influence. Cette étude regroupe les avis de 603 répondants et nous affirme ces tendances suivantes :
– 84% des marques prévoient de réaliser une campagne impliquant lesinfluenceurs en 2015;
– 81 % des personnes interrogées estiment que les relations influenceurs sont efficaces ou très efficaces dans le cadre de l’atteinte de leurs objectifs ;
– 45% des internautes (soi 23 millions de français) consultent régulièrement des blogs pour se renseigner sur
les marques avant d’effectuer un achat;
– 1 internaute sur 3 achète un produit sur la base d’informations trouvées sur les blogs.
Nouvelle tendance du marché ou nouveau levier de performance, le marketing d’influence semble revenir en force dans notre société fortement marquée et guidée par l’usage du Web.
D’après le Larousse l’influence peut se définir de deux manières différentes.
La première consiste à dire que l’influence c’est une « action, généralement continue, qu’exerce quelque chose sur quelque chose ou sur quelqu’un ». Nous avons donc ici la notion de pouvoir et de légitimité que possède quelqu’un face à une autre personne.
La seconde dit que c’est un « pouvoir social et politique de quelqu’un, d’un groupe, qui leur permet d’agir sur le cours des événements, des décisions prises, etc ».
Nous pouvons donc nous demander si ces nouveaux leaders d’opinions sont en train de prendre le pouvoir ?
Déjà en 2001, l’agence de communication Burson Marsteller avait mené l’enquête et avait réalisé une étude sur ces nouveaux influenceurs numériques nommée « E-fluentials », pour constater de leur fort impact. Sur la période étudiée, ces derniers avaient influencé les décisions d’achat, en ligne et hors ligne, d’environ 155 millions de consommateurs aux États-Unis. Étant donné que la même année, la population américaine a été recensé à 285 millions, nous parlions de plus de la moitié !
Depuis, le phénomène continue de prendre de l’ampleur pour deux principales raisons :
– Les consommateurs sont de plus en plus connectés (48 millions d’internautes en France en février 2016).
Aujourd’hui les opinions et les décisions d’achats (ou de non-achat) se forgent sur Internet.
En effet, il est très facile en tapant quelques mots sur Google de consulter des avis sur les réseaux sociaux, positifs ou négatifs, sur un produit, de se rendre sur un forum ou se déroule un débat ou de trouver un article « test » sur un blog spécialisé.
Face à tous ces canaux et moyens d’échange, ce n’est plus la marque qui produit l’information sur elle, mais bien les internautes.
L’objectif dans les années à venir n’est donc plus de parler de soi, mais de FAIRE parler de soi, ce qui est totalement différent et stratégique.
En 2016, la marque ne doit plus être trop commerciale envers son public. Elle doit inspirer ses consommateurs, leur proposer des expériences et obtenir leur confiance.
Au-delà de la qualité de ses produits ou services, la marque doit obtenir la préférence des consommateurs (et sera même capable de lui faire payer un prix plus important) si elle est capable de créer des valeurs aspirationnelles au travers de ses actions, et celles de ses dirigeants.
La marque doit également faire attention à sa réputation pour que ça ne se retourne pas contre elle. Il suffit de quelques mots écrit sur le web pour impacter quasi-immédiatement les ventes.